Dans le cadre de la mise en œuvre du PNA en faveur de l'Aigle de Bonelli, une action s'intéresse plus particulièrement à la dispersion des juvéniles et à la caractérisation de leurs causes de mortalité.

Cette action (4.5. Étudier les domaines vitaux et identifier les zones d'erratisme de l'espère) a été mise en œuvre grâce à la DDTM du Gard, au Syndicat Mixte des Gorges du Gardon, au programme de baguage de l'Aigle de Bonelli (CEN PACA & Salsepareille) avec l'appui de Ministère de l'environnement d'Espagne.

Ainsi, 10 jeunes (6 en PACA et 4 en Occitanie) ont été équipés en 2017 grâce au soutien technique de Victor Garcia Mattaranz du Ministère de l'environnement d'Espagne. Les choix d’équipement ont été guidés par les contraintes du terrain (mise à disposition des balises, âge des poussins, etc.).

Très rapidement après l'équipement, deux aiglons ont été retrouvés morts, le premier proche de son aire d'origine sans que la cause de mortalité n'ait pu être identifiée, le deuxième noyé dans un réservoir d'eau de la société du canal de Provence (SCP). Les noyades sont une cause manifestement sous-estimée de mortalité ces dernières années mais qui tend à être mieux cernée depuis que des oiseaux sont équipés de balises.

Les destins des autres oiseaux sont assez variés.

Pour les oiseaux originaires des sites provençaux, nous avons observé un fort attachement à leur région de naissance et une dispersion dans les secteurs connus de Crau-Camargue. Il est intéressant de noter que les zones humides semblent fortement appréciées par ces oiseaux.

Un individu provençal, Z5, a fait preuve d’un peu plus d’esprit d’aventure avec un long trajet jusque dans les Landes dans la région d’Armagnac.

Du côté des languedociens, les déplacements ont systématiquement été importants.
L’individu TN s’est lui aussi dirigé vers les Landes où sa trace a été perdue au mois de septembre. Néanmoins, l’oiseau équipé a été observé vivant, avec sa balise sur le dos, quelques jours plus tard.

L’individu XK a lui aussi parcouru de longues distances jusque dans les Pyrénées et l’ouest de la France avant que le signal de sa balise ne soit perdu au cours du mois de novembre 2017. Ce dernier avait parcouru près de 7000 km avant la perte de son signal !

Enfin, l’individu XL, qui s’est rapidement dirigé vers l’Espagne, est resté très longtemps dans la région de Madrid avant de gagner le Nord de l’Andalousie où il a été retrouvé électrocuté.

Près d’un an après l’envol des aiglons de leur aire, 5 individus sont encore vivants et 2 individus sans statut, du fait de l’arrêt d’émission de leur balise et de l’absence de cadavre. Par ailleurs l’un des 5 individus provençaux a aujourd’hui gagné le Portugal, ce qui représente la première observation d’un Aigle de Bonelli français dans ce pays ! Ce dernier est depuis revenu en Camargue... En 2018, 14 nouveaux juvéniles ont été équipés de balises (9 en Occitanie et 5 en PACA), nous relaterons ici leur devenir. Une synthèse plus précise sera également diffusée dans le prochain Bonelli infos.